Un soir d’automne, à Paris.
Sur ma table, un livre, abandonné là par un ami de passage : “MORT AUX VACHES ET AU CHAMP D'HONNEUR”, de BENJAMIN PÉRET.
Ce livre, je l'avais rencontré bien des années auparavant.
Un premier écrit de révolte, publié au sein de l’agitation anarcho-situationniste, sous le titre prometteur de “PROLÉGOMÈNES À UN MANIFESTE POUR UNE INTERNATIONALE ARNARCHISTE”, portait en exergue deux petites phrases sybillines, tirées de ce même livre.
Les deux petites phrases disaient ceci :
"Monsieur Charbon se lamenta :
Nous avons laissé échapper le coeur.
Maintenant, nous ne le reverrons plus ici et il sera plus difficile que jamais de le prendre ce soir; il se méfiera.”
Un premier écrit de révolte, publié au sein de l’agitation anarcho-situationniste, sous le titre prometteur de “PROLÉGOMÈNES À UN MANIFESTE POUR UNE INTERNATIONALE ARNARCHISTE”, portait en exergue deux petites phrases sybillines, tirées de ce même livre.
Les deux petites phrases disaient ceci :
"Monsieur Charbon se lamenta :
Nous avons laissé échapper le coeur.
Maintenant, nous ne le reverrons plus ici et il sera plus difficile que jamais de le prendre ce soir; il se méfiera.”
Le texte qui suivait cet exergue de Péret, intitulé : “Lavez le pont, Hissez les voiles !” connut une gloire étrange, inattendue : certaines des phrases qu’il contenait furent rééditées, un an plus tard, par les murs de Paris.
Ce soir d’automne là, face à ce livre sur ma table, j’eus le désir de revoir les deux petites phrases restées enfouies là-bas, à l’orée de ma vie de paroles, de ma vie d’écriture.
Je les cherchais, un peu émue, curieuse de ce qu’il y avait avant, après, autour et les trouvai dans “QUI PERD GAGNE“.
...Qui perd gagne ?
J’eus tout soudain envie de les écrire, ces petites phrases, avec ma main de maintenant, de vivre le geste de les écrire, de les sentir avec ma main, d’aller y voir.
Ce que j’y ai vu m’a offert “L’OISELEUR”.
Il était là, bien sûr, depuis toujours et très ancien.
Depuis toujours, il cherchait la sortie, tant il est vrai que chaque moment du chemin, chaque période du mouvement fait émerger sa propre parole.
C’était une femme qui disait.
Une femme ancienne, très ancienne.
Cette écriture me surprenait, je ne comprenais pas, elle était “déplacée” : elle se servait de moi.
Pour dire, pour écrire le conte.
Le conte courtois.
Une tradition de l’ordre féminin.
L’autre moi, quelques années auparavant, disait ainsi :
“La révolution est morte. Elle a quitté le réel pour se faire une Histoire.
La révolution est morte et c’est la vie elle-même qui s’en va...”
Quelques temps après, lapidaire, elle proposait :
"N'avoir rien à perdre, être l'espace du feu..."
Des “PROLÉGOMÈNES” à “L’OISELEUR”, je passais par “QUI PERD GAGNE”.
Ceci éclaire cela.Je les cherchais, un peu émue, curieuse de ce qu’il y avait avant, après, autour et les trouvai dans “QUI PERD GAGNE“.
...Qui perd gagne ?
J’eus tout soudain envie de les écrire, ces petites phrases, avec ma main de maintenant, de vivre le geste de les écrire, de les sentir avec ma main, d’aller y voir.
Ce que j’y ai vu m’a offert “L’OISELEUR”.
Il était là, bien sûr, depuis toujours et très ancien.
Depuis toujours, il cherchait la sortie, tant il est vrai que chaque moment du chemin, chaque période du mouvement fait émerger sa propre parole.
C’était une femme qui disait.
Une femme ancienne, très ancienne.
Cette écriture me surprenait, je ne comprenais pas, elle était “déplacée” : elle se servait de moi.
Pour dire, pour écrire le conte.
Le conte courtois.
Une tradition de l’ordre féminin.
L’autre moi, quelques années auparavant, disait ainsi :
“La révolution est morte. Elle a quitté le réel pour se faire une Histoire.
La révolution est morte et c’est la vie elle-même qui s’en va...”
Quelques temps après, lapidaire, elle proposait :
"N'avoir rien à perdre, être l'espace du feu..."
Des “PROLÉGOMÈNES” à “L’OISELEUR”, je passais par “QUI PERD GAGNE”.
emmanuelle k.