NOCTURNE 3
La nuit s’en va
vagabonde et poudreuse
Elle bat, elle pulse, elle dessine
une poussière de joie
où tu es seul.
Tu cries, tu danses, tu bois,
exubérant
désespéré
superbe
Je te regarde et tu me vois.
Là bas, du fond de toi, partis de l’infini dedans,
montent des mots
balbutiés
bouche perdue dans mes cheveux, pendant que moi
les yeux fermés,
je te respire.
Tu m’enroules, tu me dis que tu bandes pour moi,
que tu vas me baiser, là, tout de suite. Je te dis oui, là... Maintenant.
Tu ris, tout ahuri.
Tu dis : c’est impossible.
Et tu repars.
Plus tard, tu te penches sur moi, assise,
Tu regardes mes yeux longtemps, longtemps.
Tu embrasses ma bouche lentement, plusieurs fois.
Je ne vois plus que toi, penché, je ne sens que tes lèvres...
Plus tard, tu danses avec une autre.
Et puis tu me visites, à chaque conversation que j’ai...
Plus tard encore, tu dis : “Je te déteste...”
Puis tu souris, là, dans mon cou.
heureux.
Moi je sens ton sourire.