LES BRUTES
premier tableau : le travail
-suite-

*
Je revins peu à peu d’une mort abyssale
qui n’avait pas voulu de moi.

Et je dansais dans les rues
maintenant disponible aux désirs de dérive que j’avais toujours eus.

Et je faisais tout à l’envers
pour le plaisir.
Vivre la nuit, dormir le jour, ne plus dormir
pour être ivre de fatigue, voulue,
Et voir l’autre, toucher l’autre, vivre l’autre
reconquérir ma ville, ma cité, volée
et mon temps, volé.

*
Et toujours, quand je conte l’histoire
Qui m’a fait m’évader par mer belle

Je vois l’émerveillement dans les yeux de mes amis.

Depuis toujours j’en avais rêvé
mais il fallut que ce jour là
il me fut impossible de pouvoir autre chose
que tomber
et ne rien faire.

Cela m’a coûté sept ans d’épuisement
et un quart d’heure de réflexion