THE SAME OLD STORY
Aujourd’hui, réveillés à minuit.
Une journée de sommeil après une nuit de paroles calmes
et d’écriture.
Immense fatigue.
De la neige.
Du lait, du pain. L’éclair gris de tes yeux.
Tu abuses de ta nervosité. Ta main me glace.
Une lame de fond. Je me submerge.
Il est absurde de vivre ensemble.
Tu m’insupportes. Je t’excède.
Rejoindre, à la nage, mes eaux calmes.
Allongé sur mon lit, tu joues, lointain, à être beau.
Le rythme lent et retenu du jazz, en plus.
“The same old story”. Billie Holiday.
Tu ne l’écoutes pas, n’est-ce pas ?
Je n’oserai jamais te poser la question.
Trois lampes, la nuit, notre silence.
Tu te lèves. Tu emmêles mes cheveux d’une main.
Quatre heures du matin.
Nos plongées le long des quais.
Feulement du moteur, coquillage brutal.
L’air brûle.
Le ventre fond et disparaît.